La conséquence principale des déperditions thermiques se paie au comptant. Dans un logement, une surconsommation d’énergie est effectivement la suite logique de la perte de chaleur. Tout cela pour dire qu’il ne faut jamais négliger la question d’isolation, entre autres celle des combles. Plus de précisions sur ce procédé ci-après.
Déperditions thermiques et isolation des combles : quelle relation ?
Les déperditions thermiques désignent simplement la fuite de chaleur dans un logement. Une isolation médiocre en est souvent la cause. Premier élément en contact avec l’extérieur, le toit apparait évidemment comme le maillon faible d’une construction. C’est pourquoi l’isolation de celle-ci, en l’occurrence isolation des combles, doit être au cœur de la préoccupation des ménages.
Les pertes de chaleur d’une maison viennent donc principalement du toit. Près de 30% des pertes thermiques se font par la toiture. Cela s’explique d’abord par la grandeur de la surface de cet élément en contact avec l’extérieur. Le toit, par son emplacement, est aussi amené à s’exposer continuellement au vent. En outre, l’air chaud a tendance à s’élever naturellement. Une grande partie de celui-ci vient se loger sous le toit.
La déperdition de chaleur pour la toiture se fait par ailleurs, non pas à un seul, mais à plusieurs niveaux. L’air chaud peut s’échapper depuis les tuiles, sous les pentes, etc. C’est pour toutes ces raisons qu’il est important d’isoler la toiture, en l’occurrence les combles. En somme, tout projet de rénovation énergétique doit commencer avec l’isolation de ces éléments.
Existe-t-il des moyens pour évaluer les déperditions thermiques ?
On peut évaluer les déperditions thermiques avant de procéder à l’isolation des combles, des fenêtres et des murs. Pour cela, le professionnel peut choisir entre deux solutions : la technique de la caméra thermique et le bilan thermique.
- La caméra thermique
Cette technique repose sur l’utilisation d’un appareil, de type caméra, pour mesurer les déperditions. Le modèle le plus utilisé dans ce cadre est la caméra pistolet. Les techniciens recourent souvent à cet outil pour réaliser un bilan énergétique précis. A côté, il y a la caméra pour smartphone qui propose des images thermiques assez satisfaisantes.
L’usage de cet appareil consiste à se servir du thermogramme. Il s’agit d’une image affichant les défauts d’isolation et les ponts thermiques à l’aide de couleurs. Généralement, les teintes rouges représentent les températures chaudes. Lorsque la température est chaude, elle est de couleur bleue. Avec une toiture mal isolée, on peut ainsi voir apparaitre des nuances de bleus. Celles-ci montrent les flux d’airs froids induisant la perte de chaleur.
- Le bilan thermique
Cette méthode consiste à réaliser le bilan thermique de l’habitation. Elle peut concerner une pièce spécifique, par exemple un comble aménagé, ou le logement dans son ensemble. L’évaluation inclut le volume à chauffer en mètre cube. Seront également considérés le coefficient G et la différence entre la température externe et interne. Pour note, ce coefficient mesure la puissance nécessaire en matière de chauffage pour un volume défini. Il s’oscille entre 0,4 et 1,5. Notez qu’un coefficient élevé est synonyme d’une isolation médiocre.
Comment isoler le comble d’une habitation ?
L’isolation des combles dépend du fait s’il s’agit de combles habitables ou perdus. D’une manière générale, voici comment isoler cette partie de l’habitation :
Combles perdus | hauteur libre moyenne au-deçà de 1,80m, pente de toit inférieur à 30°, enchevêtrement des fermettes de la charpente ne permettent pas l’aménagement des combles. | Techniques d’isolation | |
répartition de matériaux isolants par la technique du soufflage. Le procédé consiste à souffler sous les toits de l’habitation un isolant (la laine ou l’ouate de cellulose) sous forme de flocon. | Déroulage de laine sur plancher ou entre solives. Cette technique présente l’avantage d’être conforme aux prescriptions d’application du DTU 45.10. La laine minérale est la plus souvent utilisée dans ce cas pour bénéficier d’une grande résistance thermique. |
Combles habitables/combles aménageables/ combles accessibles | l’espace doit disposer d’une hauteur dégagée d’au moins 1,80m. Pente de toit supérieur à 30%. Configuration de la charpente : à la Philibert Delorme, à surcroît ou retroussée.
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Techniques d’isolation | |
Isolation par l’extérieur avec la technique du Sarking. Cette technique présente l’avantage de pallier l’impact des variations climatiques sur la ventilation et le chauffage.
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L’isolation par l’intérieur au niveau du toit ou sous les rampants. Le procédé est assez simple puisqu’il suffit de fixer à une ossature l’isolant.
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Zoom sur les principaux isolants pour combles
Pour l’isolation des combles, voici parmi les matériaux les plus choisis :
- Laine de verre : cet isolant minéral présente l’avantage d’être moins cher. De plus, il est imputrescible, léger et résiste aux attaques des rongeurs. Posée correctement avec un pare-vapeur, la laine de verre peut aussi résister au feu. Par ailleurs, elle possède d’excellentes performances acoustiques et thermiques.
- La laine de chanvre : c’est un isolant végétal avec doté de propriétés antibactérien et antifongique. Ecologique, il profite d’une longévité appréciable. En revanche, il faut le traiter avec des produits ignifuges.
- La laine de bois : grâce à son déphasage thermique, ce matériau propose une bonne performance en toutes saisons. Régulateur d’hygrométrie, il est peu inflammable. Pour qu’il résiste aux insectes xylophages, il doit cependant bénéficier d’un traitement spécifique. La laine de bois est disponible sous forme de panneaux semi-rigides et rigides.
- Le liège : cet isolant possède une excellente résistance aux entassements. Il est imputrescible en plus d’être insensible à l’eau. On notera le fait qu’il ne laisse pas les feux se propager. Le liège s’éteint tout seul en cas d’incendie.
- Le polystyrène expansé : ce matériau se démarque dans la catégorie des isolants synthétiques par ses performances thermiques. Cependant, il devient instable au fil des temps. On notera aussi ses performances phoniques médiocres.
- Le polyuréthane : voici un autre isolant synthétique au prix largement accessible. Il est facile à mettre en œuvre et s’avère plus respectueux de l’environnement. Grâce à son système de microbulles, il garantit de bonnes performances thermiques et acoustiques. Le polyuréthane reste également étanche à l’air, même pour les petites fissures.
Combien coûte l’isolation des combles ?
Cela dépend en général de l’isolant choisi ainsi que de la technique de pose. Le coût de la main d’œuvre s’ajoute à la facture si vous confiez l’isolation des combles à un professionnel. Pour le calcul, voici un extrait du prix des matériaux isolants couramment utilisés :
- Laine de verre: 6 à 16 euros le m² pour les rouleaux
- Laine de chanvre : 20 à 40 euros le m² pour les panneaux et entre 25 à 35 euros le m² pour les rouleaux
- Liège en vrac : 30 à 45 euros le m²
- Ouate de cellulose en vrac : 40 à 45 euros le m²
- Polyuréthane en panneaux : 30 à 70 euros le m²
- Polystyrène extrudé : 20 à 45 euros le m²
- Polystyrène expansé : 15 à 20 euros le m²
Pour la main d’œuvre, l’artisan va définir le plus souvent son tarif en fonction :
- du temps nécessaire pour la mise en place des isolants
- de la complexité du chantier
- de la situation géographique du chantier
Globalement, le prix pour isoler les combles perdus se situe aux environs de 40 euros TTC pour le m². Pour les combles aménageables, le coût de la main d’œuvre varie entre 30 et 140 euros TTC le m². L’isolation par l’extérieur s’avère la plus coûteuse car sa mise en œuvre est assez complexe. En tout cas, il existe des aides financières pour alléger les dépenses en matière d’isolation. Néanmoins, les aides pour l’isolation des combles à 1 euro connaissent une légère baisse à compter du 1er juillet 2021. Ainsi, il est important de se renseigner sur ces points.
Pour conclure, on retient l’importance d’isoler les combles perdus ou aménagés pour faire des économies d’énergies. Certes, les travaux exigent de l’investissement mais celui-ci sera vite rentabilisé au fil des années.